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Contracter un prêt immobilier est synonyme de commencement d’un beau projet. Cependant, pour s’engager sur un emprunt à long terme n’est pas sans risques. C’est pour cette raison que votre financement doit être couvert par une assurance emprunteur. Non obligatoire d'un point de vue légal mais incontournable dans l'obtention d'un prêt, cette assurance s’accompagne de coûts qui varient selon plusieurs critères, notamment celui de l’âge.

 

Pourquoi l’âge de l’emprunteur influe sur les conditions d’obtention d’une assurance emprunteur ?

Pour effectuer un achat immobilier, il est souvent nécessaire de faire appel au soutien de banques afin d’obtenir un prêt. Pour rassurer les banquiers sur vos capacités à rembourser cet emprunt, il est recommandé de recourir à une assurance de prêt immobilier. En cas d’imprévu, c’est elle qui viendra soutenir le remboursement de vos échéances. Il peut s’agir du risque d’incapacité jusqu’à celui de décès. C’est pourquoi, plus vous avancez en âge, plus les coûts de l’assurance emprunteur augmentent. Généralement, les tarifs commencent à grimper dès l’âge de 35 ans, mais c’est à partir de 50 ans que la hausse devient plus importante.

 

Comment est effectué le calcul des cotisations de l’assurance selon les tranches d’âge ?

Lors de la souscription d’une assurance emprunteur, le profil de ce dernier est étudié. Les assureurs se basent sur des grilles pré-établies et des statistiques de santé à l’échelle nationale pour déterminer leurs tarifs. Ainsi, un jeune emprunteur présentant moins de risques de santé obtiendra un prix plus compétitif que l’emprunteur senior. Avec l’âge, la prime d’assurance s’accompagne régulièrement de surprimes ou d’exclusions liées à certaines pathologies ou à des antécédents médicaux. De plus, au-delà d’un certain âge, des assureurs refusent de couvrir le décès ou des affections courantes telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète, etc.

 

Quelles conséquences tarifaires sur la prime d’assurance ?

L’écart de prix entre l’assurance d’un emprunteur actif de 30 ans et d’une personne de 55 ans peut s’avérer considérable. En moyenne, un trentenaire paie une prime représentant de 0,10 % à 0,40 % du capital emprunté en assurance. Le quinquagénaire peut voir ce taux atteindre 0,50 %, et même, le dépasser.

Par exemple, pour un emprunt de 100 000 euros sur 20 ans, les frais d’assurance d’un senior peuvent atteindre 10 000 euros, alors que les coûts ajoutés au crédit pour un jeune actif ne dépassent pas 4 000 euros. De plus, la quotité assurée est réduite au-delà d’un âge limite, privant l’assuré de certaines garanties.

 

Quelles stratégies mettre en place afin de limiter l’impact de l’âge pour l’emprunteur ?

 

La comparaison des offres grâce à la délégation d’assurance

Pour réduire le coût de l’assurance en fonction de l’âge, comparer les offres est un premier pas. Il existe un principe de délégation d’assurance qui permet de choisir un contrat en dehors de celui proposé par la banque avec laquelle l’emprunt est contracté. Cette option permet de mettre en concurrence les offres afin de trouver les meilleures conditions tarifaires et des garanties adaptées à votre situation. Un bon profil de santé aide à négocier les termes du contrat à votre avantage.

 

La loi Lemoine et la possibilité de changer d’assurance

Entrée en vigueur en 2022, la loi Lemoine donne de la souplesse aux contrats d’assurance qui peuvent être résiliés à tout moment. Cela permet à l’emprunteur d’étudier les offres du marché même après la souscription et de changer de contrat quand bon lui semble. Avec ce dispositif, les emprunteurs ont la possibilité d’optimiser les conditions tarifaires et les garanties de leur contrat tout au long de la durée de vie de leur emprunt. Il convient cependant de conserver les mêmes garanties que celles exigées par la banque en fournissant une fiche d’équivalence des couvertures. Les nouveaux assureurs se chargent de plus en plus souvent des démarches administratives à réaliser pour effectuer la substitution.

 

Les assurances spéciales seniors

Certains assureurs se spécialisent pour répondre aux besoins des seniors qui nécessitent des contrats dédiés bien différents de ceux des plus jeunes. Les contrats qu’ils proposent présentent des couvertures avantageuses, car les garanties de décès et de perte totale et irréversible d’autonomie (PTIA) sont maintenues plus longtemps. Notez qu’une bonne hygiène de vie et un suivi de santé régulier jouent un rôle non négligeable dans le traitement de votre demande d’assurance emprunteur. Cependant, la convention AERAS (s’Assurer et Emprunter avec un Risque Aggravé de Santé) apporte une aide précieuse aux emprunteurs lors de l’évaluation de leur dossier.

 

L’intérêt d’une souscription anticipée

Il est possible d’anticiper un futur achat immobilier et de contracter une assurance emprunteur plus tôt dans sa vie. Souscrire une assurance alors qu’on n’a pas encore dépassé 45 ans permet de bénéficier d’un taux plus avantageux. Les problèmes de santé survenant après la souscription du contrat ne modifient pas les conditions d’un contrat en cours. C’est une stratégie utile pour les investisseurs qui anticipent leur acquisition à moyen terme, quitte à négocier une actualisation au moment de la signature du prêt. La souscription anticipée facilite l’accès au crédit en évitant les refus ou une demande de garantie complémentaire comme le prêt hypothécaire ou la caution.

 

Le prêt hypothécaire ou la caution

Dans certains cas, les seniors peuvent également envisager une alternative à l’assurance emprunteur classique avec le prêt hypothécaire. L’emprunteur met alors un bien immobilier en sa possession en garantie auprès de la banque. Il s’agit d’une garantie appréciable pour l’établissement bancaire qui a la possibilité de saisir et de vendre ce bien pour récupérer des éventuelles sommes dues. Le crédit est donc garanti avec un bien immobilier déjà détenu.

Un autre possibilité consiste à passer par une société de cautionnement qui se substitue à l’assurance, notamment si l’emprunteur dispose d’un patrimoine important et souhaite éviter les contraintes médicales.

 

D'autres solutions pour réduire les contraintes liées à l’âge

Les co-emprunteurs pour répartir la charge et réduire les coûts

Afin de répartir la charge de l’âge dans un dossier d’assurance, vous pouvez souscrire avec un co-emprunteur plus jeune. La répartition de la couverture est alors ajustée pour couvrir davantage la part du co-emprunteur le plus jeune, et ainsi diminuer le coût total de l’assurance. Cette solution doit être bien réfléchie, car elle implique des responsabilités et des risques supplémentaires en cas de sinistre touchant le souscripteur le moins couvert.

 

Les assurances emprunteurs sans questionnaire médical

Si votre dossier médical comporte quelques faiblesses, une alternative consiste à trouver une assurance sans questionnaire médical. Cette possibilité existe déjà grâce aux dispositions incluses dans la loi Lemoine de 2022, mais pour les emprunts dont le montant ne dépasse pas 200 000 euros. Dans les autres cas, les cotisations s’avèrent parfois plus élevées et les garanties réduites. Le montant du prêt est alors plafonné, mais cela reste une possibilité pour obtenir un crédit facilement et rapidement.

 

Souscrire une assurance emprunteur quand on avance en âge requiert de réfléchir au préalable à quelques leviers stratégiques. Comparer, négocier, voire résilier est quelquefois nécessaire pour maximiser les chances d’obtenir un contrat compétitif. Il est donc recommandé aux seniors qui envisagent un achat immobilier d’anticiper leur démarche et de solliciter les professionnels concernés. Malgré son coût et son caractère optionnel, l’assurance emprunteur reste une protection garantissant, en cas d’événement imprévu, le remboursement du crédit.